Les Plaideurs Le texte de la Scène 6 Acte 1 de la pièce de Racine: Les Plaideurs
La Brie, qu'on garde la maison, je reviendrai bientôt. Qu'on ne laisse monter aucune âme là-haut. Fais porter cette lettre à la poste du Maine. Prends-moi dans mon clapier trois lapins de garenne, et chez mon procureur porte-les ce matin. Si son clerc vient céans, fais-lui goûter mon vin. Ah! Donne-lui ce sac qui pend à ma fenêtre. Est-ce tout? Il viendra me demander peut-être un grand homme sec, là, qui me sert de témoin, et qui jure pour moi lorsque j'en ai besoin: qu'il m'attende. Je crains que mon juge ne sorte. Quatre heures vont sonner. Mais frappons à sa porte. Petit Jean, entr'ouvrant la porte. Qui va là? Chicanneau. Peut-on voir monsieur? Petit Jean, refermant la porte. Non. Chicanneau. Pourroit-on dire un mot à monsieur son secrétaire? Petit Jean. Non. Chicanneau. Et monsieur son portier? Petit Jean. C'est moi-même. Chicanneau. De grâce, buvez à ma santé, monsieur. Petit Jean. Grand bien vous fasse! Mais revenez demain. Chicanneau. Hé! Rendez donc l'argent. Le monde est devenu, sans mentir, bien méchant. J'ai vu que les procès ne donnoient point de peine: six écus en gagnoient une demi-douzaine. Mais aujourd'hui, je crois que tout mon bien entier ne me suffiroit pas pour gagner un portier. Mais j'aperçois venir madame la comtesse de Pimbesche. Elle vient pour affaire qui presse.
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